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 Sibylia Batsakis, alias Analica, Selenim

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Sibylia Batsakis

Sibylia Batsakis


Nombre de messages : 9
Age : 32
Date d'inscription : 05/08/2010

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Nom : : Analica
Ka dominant :: Lune Noire
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MessageSujet: Sibylia Batsakis, alias Analica, Selenim   Sibylia Batsakis, alias Analica, Selenim Icon_minitimeJeu 5 Aoû - 20:34

Analica

Sibylia Batsakis, alias Analica, Selenim _Night__by_Red_Priest_Usada

Nom : Batsakis
Prénom : Sibylia
Nom de l'immortel : Analica
Âge : 24 ans
Âge de l'immortel : Plus de 10 000 ans (ancien Kaïm) ; souvenirs les plus récents datent -6500, environ
Origines : Grecque
Origines de l'immortel : Pré-Atlantide
Langues Parlées : Énochéen, Français, Anglais, Allemand, Vieux norrois, Grec ancien, Mycénien
Clan(s) : Indépendante
Sciences Occultes : Conjuration
Ancien Ka-Dominant : Lune
Ancien métamorphe : Corbeau
Stase : flûte en os
Époque de la Transformation : Guerres élémentaires
Métier : Aucun; compose de la musique pour son bon plaisir, tire son pain quotidien des intérêts sur divers comptes bancaires à travers le monde
Profession dans l'occulte : Actuellement aucun rôle proéminent, offre généralement une compagnie agréable à ses rares visiteurs Immortels; guerrière Selenim contre les Glaives prométhéens

Profil psychologique :
Calme et réservée, Analica est loin du Selenim sombre et louche dont on entend toujours parler. Bien qu'on ne puisse exactement la dire joviale, elle possède une certaine aura de sérénité, comme si les menus tracas du monde ne pouvaient l'affecter. Maternelle, toujours prête à faire la conversation, elle sait se montrer savante dans un large éventail de domaines. Son champ de prédilection reste toutefois l'art, surtout la musique (plusieurs partitions dites "perdues" sont en fait soigneusement conservées chez elle), auquel elle consacre la presque totalité de son temps.
Mais elle est aussi très vaniteuse, fière de ses accomplissements et d'une grande beauté qu'elle a su cultiver au fil des siècles - qu'elle ne laisserait aller pour rien au monde. Sa passion pour l'art en général, et la musique en particulier, lui confère un ego à la mesure de son talent et de sa maîtrise acquise au cours de sa longue existence. Elle ne connaît pas la modestie, et succombe facilement à la jalousie si elle sent que l'on marche sur ses plates-bandes.
De plus, elle souffre beaucoup de l'absence de sa Fulgurance, qu'elle n'a pas vu depuis plusieurs siècles. Elle est plutôt réservée à ce propos, se réfugiant dans la mélancolie du souvenir lorsque le sujet est mentionné. Elle s'accroche toutefois à l'optimisme, refusant de se laisser aller à penser qu'elle pourrait avoir perdu son seul amour de façon définitive; elle reste donc persuadée de pouvoir la retrouver un jour.

Apparence physique :
Femme d'une beauté exceptionnelle - ce dont elle a parfaitement conscience -, Analica aime se mettre en valeur. Ses yeux bleus comme un ciel d'été et son teint légèrement hâlé sont souvent rehaussés par une coiffure complexe de ses longs cheveux noirs comme la nuit. Elle aime varier ses robes classiques et de multiples bijoux de tout types afin de toujours se présenter sous son meilleur jour. Le noir et le bleu nuit dominent sa garde-robe, bien qu'ils n'aient pas l'exclusivité.
Généralement peu athlétique, se qui se reflète sur sa condition physique, elle maintient sa silhouette svelte à l'aide d'un régime alimentaire strict calqué sur ses besoins.

Émotion préférée : Passion

Amis :
- Un petit cercle d'une demi-douzaine de profanes, centré autour d'un intérêt commun pour l'art. De longues réunions sont tenues régulièrement, où discussions enflammées se prolongent jusqu'aux petites heures du matin et d'où l'on ressort épuisé (des occasions en or pour l'Assouvissement... ce qu'Analica sait parfaitement).
- Tout Immortel passant chez elle avec des intentions pacifiques et sachant être de la bonne compagnie.

Alliés perdus (aux époques d'incarnation) :
- Lilith et les autres Nephilim ayant suivi ses traces contre les Glaives pométhéens. Analica a coupé les liens avec ses anciens compagnons d'armes après la fin des hostilités. Ce qu'ils sont maintenant devenus, elle l'ignore et ne s'en préoccupe pas.
- Ishinali, une autre Selenim, disparue depuis quelques siècles et Fulgurance de Analica. Cette dernière espère toujours pouvoir la revoir un jour.
- Autres Immortels qui vont et viennent, amis d'un moment parmi les aléas de la vie. Rien de notable ici.

Ennemis :
- Certains membres du Culte de Lilith (une minorité), qui lui en veulent de ne pas les rejoindre alors qu'elle a combattu aux côtés de la première Selenim pendant les Guerres élémentaires
- L'Épée, qui garde un souvenir rancunier de la vengeance des Nephelim transformés par la Lune Noire contre les Glaives prométhéens.

Transformation en Selenim : Analica a suivi les traces de Lilith au cours des Guerres élémentaires afin de faire tomber la vengeance des Kaïm sur les Glaives prométhéens. Elle s'est toutefois éloignée de sa sœur sitôt le conflit terminé, préférant suivre sa propre voie.

Histoire :
Je suppose que mon existence a commencé à un moment quelconque, quelques millénaires avant la folie de Mu. Ironique que je parle de l'édification de la Lune Noire – pas le champ magique, mais l'astre, bien sûr! – en ces termes, mais un tel acte tenait bel et bien de la folie. Bien sûr, je n'ai aucun problème à accepter ma nature de Selenim. La contradiction apparente est très intéressante... et incompréhensible pour ceux insensibles aux chants de la Pavane. C'est sans doute pourquoi nous sommes si peu compris, et autant craints. Mais je m'égare.

Donc, comme je le disais, quelques millénaires avant que Mu n'engage ses projets. Évidemment, la Chute n'allait pas surgir avant longtemps, et j'appartenais au peuple fier des Kaïm.
C'est tout. Fin du rêve. Orichalka est tombée. Les moins chanceux ont reçu le météorite de plein fouet et leurs Ka sont disparus dans le néant. D'autres ont muté affreusement, corrompus jusqu'à la moelle par le Khaïba. Mais vous connaissez l'histoire. Ou du moins aussi bien que moi. Ma mémoire en a souffert un bon coup.

Ainsi, de Kaïm je suis devenue Nephilim, une Onirim pour être plus précise. Attendez, vous trouvez étrange que je parle de moi au féminin? Passez quelques millénaires dans le corps d'une femme et nous en reparlerons. Et cessez de m'interrompre.

Ah, le changement fut pénible. Apprendre à utiliser la machine humaine, redécouvrir les champs
magiques à travers des sens imparfaits, ce ne fut pas une partie de plaisir. Et bien sûr, il y avait les Glaives prométhéens. J'avoue qu'ils avaient raison d'être en colère, mais de là à nous pourchasser pour nous mettre à mort? Réaction un peu trop exagérée à mon goût, si vous voyez ce que je veux dire.
Au centre de toute cette agitation, les champs de Lune Noire ne pouvaient pas vraiment faire autre chose que de tomber dans l'oubli. Les Sauriens détruits depuis si longtemps, on ne pensait plus à ce qu'ils avaient essayé d'accomplir. Mais c'est toujours ainsi que s'est comporté le soi-disant Champ Maudit.

Puis les premiers Selenim sont apparus, leurs Éléments absorbé par le Ka-Lune Noire. Le processus était involontaire, et surtout aberrant. Mais il venait avec un avantage de taille, l'insensibilité à l'Orichalque.
Alors est venue Lilith, dont vous avez sûrement entendu parler. Avec certains autres Kaïm – qui n'étaient pas encore Déchus, bien que cela ne saurait tarder –, elle a accompli l'impensable : offrir ses Éléments à la Lune Noire. Les Glaives prométhéens nous pourchassaient, brandissant leurs lames d'Orichalque. Ce à quoi la Lune Noire était insensible. Certains, poussés par le désespoir, certains Nephilim ont suivi Lilith. Dont moi.

Et est tombé le jugement destructeur de la vengeance.


Oh, vous auriez du voir la réaction de ces humains! L'expression sur leur visage lorsqu'ils se sont rendus compte que toutes leurs babioles bardées d'Orichalque n'avait pas plus d'effet sur nous que sur eux-mêmes! Mais je ne suis pas allée les voir tout de suite après ma... transformation non plus. J'avais besoin d'un peu de temps pour m'adapter, vous voyez.


Le plus difficile fut d'apprendre à utiliser les champs de Lune Noire. La Magie telle que les Nephilim la conçoivent aujourd'hui n'existait même pas encore; je n'avais que l'ombre d'un souvenir à demi-effacé pour m'aider.

La Pavane fut pour moi une révélation. C'est une chose de voir le Champ Maudit, mais c'en est une autre de l'entendre. Le Chant des Morts possède une beauté singulière que rien ne peut égaler.

C'est en tentant – sans jamais y parvenir, bien sûr – de reproduire cette mélodie que j'ai fait mon premier contact avec la Conjuration, que les ignorants baptisent à tort Kabbale Noire. Il n'était plus pour moi question d'étudier toute autre Science Occulte. L'un des compagnons de Lilith, un éthéré comme nous les appelions, a guidé mes premiers pas dans la maîtrise des Appels. Bien qu'avec le recul j'aie l'impression qu'il n'en savait pas beaucoup plus que moi, son aide m'a été précieuse.



Finalement, les Grandes Chasses sont passées de mode et le monde s'est organisé selon les Compacts. Bon, vous n'êtes pas venu ici pour un cours d'histoire, tout de même! Moi j'ai décidé de faire profil bas pendant quelques siècles. J'étais fatiguée des querelles avec les humains, et souhaitait prendre du recul, me retirer du monde quelques temps. J'ai alterné périodes de repos sur le pourtour de la met Méditerranée et excursions dans les Anti-Terres. Le Lieu inconnu, vous connaissez? J'espérais sincèrement pouvoir le trouver, mais je n'ai pu progresser au-delà des Ténèbres. Ce fut toutefois des occasions en or pour mieux entendre la Pavane et affiner ma maîtrise de la Conjuration.

Cela mis à part, j'ai laissé aller les intrigues et complots que d'autres Immortels tissaient dans la région. Ah, une dernière chose : Hélène n'était vraiment pas si belle que ça. C'en est à ne pas comprendre comment la Guerre de Troie a pu éclater.


Puis sont arrivés les romains. Ceux-là, je ne pouvais vraiment pas les sentir. Vraiment, je ne veux même pas en parler.

Alors j'ai pris mes cliques et mes claques – si vous me permettez l'expression – et suis remontée vers le nord. Loin au nord. Les romains étaient lancés sur leur conquête, et je voulais être sûre que je ne me retrouverais pas dans leur empire de pacotille. C'est dire à quel point je déteste ces sales romains. Et avant que vous ne posiez la question, non, je ne parle pas latin. Je parle français, et c'est déjà bien assez pour moi.


Je suis finalement arrivée sur un petit lopin de terre qui se nomme aujourd'hui Scandinavie. Un peu froid, mais charmant. Une surprise agréable; contrairement à partout ailleurs, il n'y avait pas de culte locale où n'importe quel Immortel pouvait faire office de déité. Un changement agréable, dans une certaine mesure. C'est sous les traits d'une völva - sorte de sorcière/prêtresse errante - que j'ai parcouru les terres du Nord de l'Europe. Loin des enjeux occultes de l'époque, c'est un rôle que peu d'Immortels ont prit. À parler franchement, la plupart des autres völvas étaient vraiment des humaines.


C'est à cette époque que j'ai fait la rencontre d'Ishinali. (Moment de silence.)


Elle s'appelait alors encore Kägrahj. Comme moi, c'était une Selenim, bien que les cironstances de sa transformation étaient très différentes des miennes. Ancien Pyrim, elle a vu son Pentacle basculé contre son gré et se condenser en Noyau de Lune Noire. Venue de Rus’ de Kiev (Russie de l’époque), elle souhaitait gagner le centre de l'Europe. Elle avait entendu parler des grands projets qui s'y mettaient en branle, et espérait pouvoir y inverser sa transformation et retrouver son Pentacle.


Quoi qu'en disent Lady Jane ou la Tempérence, c'est impossible. Ou du moins ce l'était à l'époque; oublions les enjeux modernes pour se concentrer sur ce qui s'est passé alors, voulez-vous?

Donc, comme j'allais le dire, j'ai entrepris de l'aider à accepter sa nouvelle nature, une "souillure de la folie de Mu" comme elle disait. Or, le fait est qu'elle allait devoir vivre ainsi encore longtemps; plusieurs millénaires, au bas mot. Je veux dire, regardez-moi! 8000 ans, et je n'ai pas vieilli d'un iota. Elle ne passerait pas à travers ses siècles d'existence si elle devait se haïr.


Alors je pris sur moi de lui enseigner à être en paix avec elle-même.

Je ne dis pas que je n'ai jamais regretté mon abandon à la Lune Noire, tenez-vous-le pour dit. Mais ce ne fut jamais que pendant mes débuts. Le temps que les humains nous laissent tranquilles, j'étais bel et bien devenue Selenim. Même offert sur un plateau avec l'Agartha, je ne reprendrais pas de Pentacle. Et j'étais déterminée à faire entendre raison à cette Kägrahj avant qu'elle ne décide de laisser l'Entropie faire fondre son Noyau.

D'abord réticente, elle finit par accepter de m'écouter, et nous devînmes amies, si je puis dire. Ma tâche fut longue, mais je parvins tout de même à l'accomplir.


Ma déception fut vive lorsqu'elle choisit la voix de l'Anamorphose.

Peu importe ce que disent mes frères de la Lune Noire, je continue à trouver aberrante cet "art" de la transformation en monstrueux. Il n'y a ni grâce ni beauté dans les formes inesthétiques de l'Anamorphose.

Sauf dans l'Imago de Kägrahj.

Je n'ai tout simplement pas de mots pour décrire la perfection de l'oeuvre d'art vivante qu'elle est parvenue à concevoir. Il s'en dégage une sorte de mélancolie résolue, qui me semble être une véritable manifestation visuelle – et physique – de la beauté de la Pavane.


Non, elle ne m'a pas ouvert les yeux sur l'Anamorphose. Bien au contraire, tous les autres Imagos qu'il m'ait été donné de voir m'ont parus vides, fades, laids, en comparaison au sien. Et je n’ai pas cessé de pratiquer la Conjuration pour tenter de l’égaler.


Nous sommes restées unies par la suite. Une éternité est toujours plus facile à supporter à deux. Ou du moins pour nous deux. Vous aurez compris que nous sommes devenues Fulgurance.


Vous semblez surpris, et même un peu choqué. Est-ce la pensée que deux Selenim puissent connaître ce sentiment malgré la "tache" de la Lune Noire? Ou bien simplement parce que nous sommes deux femmes? Vous devriez pourtant comprendre que le simulacre n'est que peu de choses pour un Immortel, même un Maudit. Les choses de la chair sont souvent insignifiantes pour les êtres de Ka, mais je ne nie pas que nous ayons connu une certaine… intimité. N'est-ce pas ceux de votre espèce qui ont dit que l'astre saurien était "perversion"?

Elle a changé de nom, jugeant que "Kägrahj" ne lui seyait plus. Je fus honorée qu’elle me demande mon avis, et après une courte réflexion elle prit sa nouvelle identité. Ishinali.

Ce nom possède encore pour moi toute la signification qu’il avait alors.


La question ne se posait même pas; nous resterions ensemble, quoi qu’il advienne.



Les quelques siècles de paix que nous avons connus par la suite sont encore l’époque de ma vie dont je garde les meilleurs souvenirs. Mais les choses ne pouvaient rester inchangées bien longtemps.


Le réveil brutal vint avec la vague de la christianisation. Subitement, notre couverture parfaite de völva devenait notre piège, et notre mort était certaine si nous conservions cette identité. Ce qui demandait aussi de changer de paysage, étant donner la réputation que nous avions finit par accumuler.


Personnellement, j’étais perdue. Je ne savais où aller, ni que faire. Ishinali et moi vivions une relation que l’époque aurait jugée, au mieux, taboue, et le fait que nous étions Selenim ne nous aidait en rien.

Nous ne connaissions pas non plus les dogmes catholiques, défaut qu’une rencontre fortuite avec un évangélisateur corrigea. À notre grand dam, nous comprîmes que nous ne ferions pas long feu dans cette société qui s’imposait à l’Europe.


Heureusement pour moi, ma douce semblait avoir suffisamment confiance envers le futur pour nous deux réunies.

Nous sommes parties pour le nord-est, vers la Rus’. Ishinali y avait quelques vieilles connaissances, des amis Nephilim, qui pourraient accepter de nous aider à traverser les temps durs qui s’annonçaient.


Vous vous doutez que retrouver un Déchu après six siècles d’absence n’est pas une tâche facile. D’autant plus que s’attirer leur sympathie peut être bien difficile lorsqu’on est un Maudit.

Pour faire une histoire courte – car je vois bien qu’autrement l’ennui vous plongerait en Narcose –, nous sommes finalement parvenues à mettre la main sur la Stase d’un Faërim nommé Ghebiv, qu’Ishinali côtoyait auparavant. Suivre la piste de l’objet nous avait mené jusqu’en Germanie, et nous espérions pouvoir bientôt nous arrêter pour souffler un peu.


Finalement, nous avons libéré le Nephilim de sa prison. Il nous fut très reconnaissant, mais il ne cacha pas sa méfiance longtemps. Il pensait que nous espérions une faveur de sa part… ce qui était tout à fait exact. J’avoue que nos actes n’ont pas aidé à changer la réputation qu’a notre peuple. J’admets aussi que je n’en ai cure.


Je dois dire que le plus difficile fut de le convaincre que mon Ishinala était bel et bien la Kägrahj qu’il avait connu auparavant, malgré la crainte qu’il avait de la Lune Noire.

Il accepta de nous aider au bout du compte, persuadé plus par la présence d’Ishinali que par l’urgence de notre demande.


À nous trois, nous nous fîmes une place de choix dans la société allemande. Non pas que cela soit fortuit : Ishinala et moi avions, disions, prévu le besoin d’un simulacre qu’aurait Ghebiv à sa libération, et avions "invité" pour cela un personnage local influent.


C’est peut-être ma nature d’Immortelle qui me fait dire cela, mais j’ai toujours trouvé hautement dérangeante l’idée qu’une femme ait besoin de la présence d’un homme pour sa survie. Et il va sans dire qu’Ishinali partageait la même opinion. Malheureusement, il s’agissait d’une réalité de l’époque – du moins pour la masse des profanes – et nous devions nous en accommoder.


Il nous fallait quand même garder un profil bas. Posséder un corps éternellement jeune est des plus agréables, mais cela devient un véritable fléau lorsque cela vous empêche d’être autre chose qu’une "jeune femme à marier". Les auteurs de fantastique diront ce qu’ils veulent, le Moyen Âge était un véritable enfer. Presque aussi pire que les romains. Presque, mais pas autant.


Toujours est-il que nous avions dès lors la couverture qu’il nous fallait. Le monde féodal a cet avantage que l’on cesse de vous poser des questions une fois que vous avez atteint un certain statut. Et monter les échelons de la pyramide sociale était plus facile qu’on le laisse à croire aujourd’hui, si l’on a du temps. Ce que, en tant qu’Immortels, nous avions amplement.


Vous savez comment tourne le monde politique; mensonges, complots et trahisons ont de tout temps été le lot de l’élite. Ghebiv n’avait pas beaucoup d’intérêt dans ce genre de manœuvres, voyant là de simples distractions sur le chemin de la Sapience. Il avait raison, d’une certaine manière, mais il n’avait pas à se préoccuper des mêmes problèmes qu’Ishinali et moi. Pour nous, il fallait continuellement bouger dans l’arène du pouvoir, afin de ne pas être remarquées en mal.

En faisant preuve de patience et en multipliant faux certificats de naissances ou de mariage, nous sommes finalement parvenues à nous élever jusqu’aux plus hautes sphères de la noblesse allemande.



Puis vint le jour fatidique.

Il nous fallait aller en Écosse, pour un évènement mondain organisé par Henry VIII rassemblant plusieurs monarques et leurs cours d’un peu partout en Europe. Pour nous, c’était un voyage de plusieurs jours, mais qui en vaudrait largement la chandelle – après tout, la vie de noble avait son lot d’avantage, et était somme toute très plaisante.

Nous aurions dû refuser l’invitation.


Alors que nous traversions la mer pour se rendre en Écosse, notre bateau a frappé une tempête d’une force inouïe. Les risques de l’époque, vous me direz, mais il fallait bien s’en accommoder.

Le voyage s’est brouillé dans mon souvenir. La seule image dont je me souvienne clairement, c’est le pont glissant sous la pluie, élevé presque à la verticale par les vagues déchaînées, et ma douce Ishinali qui glisse par-dessus bord avant d’être engloutie par les flots.


Disons que je n’avais plus le Noyau à la fête.



De retour chez moi, j’ai repris mes esprits. Je connais très bien l’Imago qu’Ishinali avait construit, et il est certain qu’elle a put survivre à sa chute. Alors je restai à l’affût de la Pavane, guettant un message qu’elle pourrait laisser à mon intention.


En attendant, je continuai comme j’avais toujours fait depuis cinq cent ans. Ghebiv disparut de ma vie progressivement, poussé vers d’autres horizons par son Pentacle. Ce n’était pas une grande perte pour moi, puisqu’il avait rempli son rôle depuis un certain temps déjà et que je ne sentais plus le besoin de sa présence. Et puis, la présence d’autres Immortels ne faisait que me rappeler l’absence d’Ishinali, ce dont je n’avais vraiment pas besoin.


C’est au cours de cette époque que je me consacrai le plus à la seule passion qu’il me restait : l’art. J’ai suivi de près plusieurs peintres, tentant de suivre leurs traces. La Renaissance s’amorçait, et subitement la civilisation grecque était un modèle à suivre – ce qui m’allait parfaitement. Voyant le subit regain d’intérêt pour les choses du passé, je me suis mise à collectionner des œuvres d’art, tant pour l’agrément que pour l’intérêt du gain. Pour avoir déjà vu ce genre de phénomène, il était évident que les tableaux et sculptures finiraient par acquérir une grande valeur.


J’ai aussi fait quelques copies. Avoir un Rembrandt original est bien, mais en avoir deux ou trois est bien mieux. Vous voyez, je suis prévoyante; même les meilleurs spécialistes ne peuvent faire la différence entre la réplique et l’original quand ils ont été faits par la même main et pendant la même année.


Mais je préfère de loin la musique. La compagnie de Bach, Mozart et Beethoven fut de loin la plus agréable qu’il m’ait été de fréquenté – après celle d’Ishinali, mais ce n’est pas pour les mêmes raisons. J’ai soigneusement pris soin de leurs partitions après leur mort, refusant de laisser l’œuvre des maîtres tomber dans l’oubli. Contrairement aux insouciants à qui j’ai confié quelques copies, et qui n’ont pu faire mieux que d’en égarer la moitié.



Puis, au milieu du XIXe siècle, est venu le signe que j’attendais depuis si longtemps. Après trois cent longues années d’attente, la Pavane m’apporta enfin la douce voix de ma Fulgurance. Sans me poser plus de questions, j’ai plié bagage : Ishinali m’attendait.


Ce n'était pas un dépaysement trop brutal. Je partais seulement pour l'Angleterre, terre où ma moitié avait disparu longtemps avant. J'avais cru qu'elle tenterait de revenir à notre château, mais il s'avérait finalement qu'elle était restée au pays de son naufrage.

Aussi agréable qu'elle puisse être, la vie de cour était devenue quelque peu lassante après toutes ces années. Je profitai donc de mon déménagement pour m'installer un peu plus tranquillement. Avec la Reine Victoria sur le trône de mon nouveau pays d'adoption, il était subitement beaucoup plus simple pour une femme de se débrouiller seule, et j'avais depuis longtemps maîtrisé l'art de détourner les soupçons.

J'ai finalement jeté mon dévolu sur la ville de Leicester. Bien établie sur un petit domaine ni trop éloigné, ni trop près, j'ai d'abord fait construire ma demeure, que vous pouvez aujourd'hui contempler, où j'ai installé ma galerie d'art. Il va sans dire que ma collection ne regroupe que des originaux.

La vente de quelques vieilles copies – vous savez, celles qu'on ne peut différencier des originaux? – et d'authentiques titres de noblesse m'ont permis de faire ma fortune. Sans oublier l'importante activité qui commençait à grouiller avec l'industrialisation. L'argent est une chose étrange : il suffit d'en avoir une quantité appréciable dès le départ pour ne plus jamais en manquer sans avoir à faire le moindre effort.

Amère déception, je ne suis pas parvenue à retrouver la trace d'Ishinali. Sitôt que je suis arrivée, elle s'est à nouveau volatilisée devant mes yeux. Il est vrai que les choses commençaient à devenir difficiles pour nous, pauvres Immortelles... Mais je sais qu'elle est encore ici, quelque part. Et que je finirai par la retrouver.

Alors en attendant, je passe les années.


Allons, vous trouvez mon existence frivole et dénuée de tout sens ésotérique? Mais que connaissez-vous vraiment de l’Apothéose? Je ne cherche pas les secrets perdus de l'Atlantide, moi. Ai-je besoin d’autre chose que de mes oreilles pour déchiffrer les subtiles nuances de la Pavane? Non, et pour toute la recherche que vous faites, je pourrais être assise tranquillement chez moi, à m’abandonner au plaisir de la douce mélopée du Chant des Morts, et quand même atteindre l’Agartha avant vous.


Maintenant, que diriez-vous d’un petit récital? Nul besoin de se presser quand on a l’éternité devant soi…


Spoiler:


Dernière édition par Sibylia Batsakis le Jeu 16 Sep - 23:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sibylia Batsakis, alias Analica, Selenim   Sibylia Batsakis, alias Analica, Selenim Icon_minitimeSam 7 Aoû - 0:59

Bonjour à toi Very Happy

Je suis curieux de savoir d'où tu as connu notre forum, comme présentement les choses ne bougent pas.

Cependant, je vais accepter ton personnage malgré le fait que je pensais refuser les Selenim à partir de ce point, et aussi les personnages sans clan, mais comme tu arrives entre deux époques sur le forum, ça devrait aller. ^^;

Tu as une très belle fiche, tu écris fort bien, n'oublie cependant pas que les postes se font en troisième personne, et puis voilà, e pense que c'est tout, je te valide sans plus tarder! J'aimerais cependant que tu ajustes ton avatar pour qu'il soit bien en 200*400 (ca sera une exigence pour la prochaine version, aussi bien le faire maintenant)

Bienvenue à toi sur Sombre Présent, j'espère que tu sauras t'y divertir même si les choses sont plutôt mortes (Je travaille la dessus, comme j'ai dit, je commence par trouver un autre thème, (quelqu'un est en train de le faire pour moi, il va etre génial), un autre admin, puis le référencement, enfin bref... bien du travail) Si tu veux RP, contacte moi, ou Damien, nous sommes les plus présents pour l'instant. Very Happy
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