Peux-tu éclairer l'occulte? (Nikolai)

Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 03/05/2011

Armé de son sac à dos, l’étudiant quitte l’université au pas de course. Toute la journée ses visions étranges lui venaient en tête. Il en avait assez, il devait rentrer à son appartement au plus vite ! Ce n’est qu’après avoir confondu quelques membres de sa famille lointaine avec les personnes dans la rue qu’il arrive à son appartement. La présence dans sa tête, aussi floue qu’il croyait la sentir, n’avait pas cessé d’augmenté depuis ce matin. Il regrettait maintenant amèrement d’être parti sans ses médicaments. Arrivé devant sa porte, cette dernière semblait fluctuer d’une étrange couleur. Il restait alors devant cette dernière, incertain de vouloir l’ouvrir ou non, un léger effroi dans le fond de son ventre. Le pire venait de cette sensation de présence… une odieuse présence rassurante alors que lorsqu’il y pensait, s’était tout le contraire.

Ce n’est que lorsque le concierge lui demande ce qu’il fait qu’Aaron entre dans chez lui sans dire un mot. En quelques pas, il attrape le petit tube contenant les médicaments. Il ne les prend pas tout de suite, à la place un urgent besoin d’ouvrir les fenêtres l’oblige à priorisé l’entrée d’air dans l’appartement. De là-haut, il réalise l’acte stupide et incontrôlé… Les souvenirs d’avant sa chute lui revient en mémoire.

"Yasmin, pardon… Je ne voulais pas"

Quelques murmures pour celle qu’il aimait, celle qui le hantait depuis sa mort. Il l’imaginait en colère par-dessus son épaule, comme un fantôme, nuisant sa vie comme il lui avait enlevé la sienne. Soudain, un souvenir qui n’était pas encore à lui, un flash d’une main gantée dont un feu qui ne brûle pas apparaissait. Aaron se laissa alors tomber au sol, cherchant ce que sa douce voulait lui dire. Devait-il bruler quelque chose ? Se ganter les mains ? Que voulait-elle ?!?
Sa solution la plus adéquate avait toujours été la même. Il part chercher son calepin, mettant les médicaments dans ses poches. Il sort ensuite dans la ville trouver une réponse. Il découvre la même chose qu’il voyait quelques jours après sa chute de la montagne. Des fils de couleurs et des sensations qui ne devraient pas être. Personne ne semblait les voir, il n’y avait que sa douce qui lui montrait à lui seul. Amour, haine ?

Mon hôte choisi de suivre un de ces fils conducteur, le suivre jusqu’à en trouver le bout. Après deux ans, Aaron acceptait la moindre petite réponse ou acte futile si elle se revêt de l'illusion de la rationalité, alors qu’au fond il n’avait pas à faire tous ses efforts. Il lui aurait suffit de m’accepter en lui comme une partie de son être.
De l’intérieur de ses yeux verts, j’observais ce fils conducteur, m’apercevant qu’en fait c’est ce que dégageait un homme bien plus loin devant nous qui était la piste. Aaron le suit partout où l’inconnu allait, tournant à certaines places plus que d’autres. Nous nous perdions souvent ou Aaron se mélangeait avec d’autre champ, mais nous finissions toujours par revenir traquer l’influence que l’inconnu a sur le champ magique. Malgré le peu d’influence que je pouvais avoir sur mon simulacre, j’arrivais à le faire hésiter de s’approcher de la source, le gardant toujours quelques mètres en arrière.

Baal, Onirim Nombre de messages : 42 Date d'inscription : 02/03/2009

Dante dormait. Surprise. En fait, c’en était une. Depuis le retour de Nikolai, l’homme aux cheveux blancs avait refusé de fermer l’œil. Mais maintenant, il dormait. Il s’était fait rassuré maintes et maintes fois. Sa mission était terminée. Et pendant un court moment, il aurait droit à sa petite vie tranquille. Enfin, pour peu que la vie d’un Baal puisse être tranquille. Mais maintenant il dormait. Loki s’était donc levé silencieusement et avait écrit une note à son amant, pour le rassurer, mais aussi lui demander de l’appeler lorsqu’il se réveillerait enfin. Il reviendrait le plus tôt possible, et les deux pourraient passer une autre journée ensemble, une journée calme et agréable, même si Dante rêvait d’avoir de l’action, présentement ce qu’il voulait n’avait absolument aucune incidence sur le cours des évènements. Ainsi, l’Onirim se leva et s’habilla en vitesse avant de quitter la maison qu’il partageait avec son homme.

Depuis leur arrivée, il n’avait eut le temps de mettre le nez dehors que quelques fois, car il avait été envoyé en mission « diplomatique » et une chose en entrainant une autre, il n’était revenu que la veille, enfin prêt à faire le tour de cette ville qui semblait être bien trop champêtre pour n’être qu’une ville ordinaire. Sinon, jamais autant d’immortels se seraient regroupés ici. En fait, il avait la quasi-certitude que quelque chose de bien plus gros, peut-être une porte vers un autre monde ou quelque chose du genre. Mais ce n’était pas le moment de certifier cela, avant il devait attendre ses prochains ordres, car ceux qu’il avait actuellement étaient de veiller sur son Minos. Chose qu’il faisait avec probablement un peu trop d’attention selon les standards des autres Baals.

Nikolai ne regarda pas vraiment où le menaient ses pas. En fait, il ne suivait aucune véritable voie, il ne faisait que se promener, humant l’air et ressentant les énergies, comme s’il tentait de se faire une idée de la ville dans son côté le plus mystiques. Les maisons en tant que tel ne l’intéressaient guère, du moins pas pour l’instant. Sa façon de se familiariser avec son environnement immédiat était un peu différent de celle des humains. Mains dans les poches, il marchait calmement dans les rues, en fait il déambulait, semblant regarder directement devant lui, même si ses yeux sombres regardaient à gauche et à droite. Il se démarquait par son allure générale, il était relativement petit, ses cheveux étaient encore courts, mais d’une couleur blanc comme le platine, légèrement brillants, et ses yeux étaient très sombres, bien entendu avec son allure générale, on pouvait croire un simple jeune qui se cherchait encore, car il ne semblait pas encore avoir franchi la barre des vingt ans, alors qu’il y avait bien au-delà de soixante ans qu’il avait emprunté ce corps à un agent secret russe. Il ressentit finalement la présence derrière lui et s’arrêta net dans la rue, comme s’il venait de réaliser qu’il avait oublié quelque chose, son argent, ses clefs ou son portefeuille, peut-être. Mais aussi soudainement qu’il s’était arrêté, il se retourna chercha dans les quelques gens, surtout des étudiants à cette heure, la pièce du puzzle qui lui donnait cette terrible impression. En fait, l’impression laissée était très semblable à l’emprunte de son « fils » qui était encore calmement chez tonton Abishai.

« Où es-tu… petit petit petit… je sais que tu es là… tout près… qui me regarde… de yeux confus, peut-être apeuré… où es-tu… viens me voir… »

Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 03/05/2011

Il y avait tant de monde, trop de monde, juste assez pour que l’homme devant nous ne nous voit pas. Aaron ne le voit pas non plus. S’il continuait ainsi, il n’y aurait pas d’affrontement. En tentant de lui faire remarquer une nouvelle piste, mon hôte s’arrête, il apprenait vite et s’aperçu qu’il ne s’agissait pas de la même impression.

Ainsi, Aaron venait de dépasser à quelques mètres celui qu’il ignorait chercher. Il s’en rend lentement compte et sa marche est moins rapide. Il ne s’arrête pas, mais son regard se tourne vers les gens autour de lui sans voir qu’il ne pouvait pas voir. Ce n’est qu’après un instant d’hésitation, qu’il fait volte face et revient sur ses pas. Néanmoins, il se dirige plus vers la gauche et c’est lorsqu’il voit une silhouette immobile, c’est d’instinct qu’il se rend à cette rencontre. Yasmin en lui inspirait une peur muette qui dérange l’humain comme un bourdonnement insistant dans l’oreille. Ce n’est toutefois pas suffisant pour le faire détourner de son chemin. Une double lueur au fond des yeux trahissait le Ar-kaim.

Quand il est à moins de deux mètres de l’inconnu, il s’arrête pour le toiser du regard. Étrangement, il s’attendait à tout autre chose. L’homme devant lui était relativement petit et ressemblait plus à un jeune indécis qu’à ... Il ne savait pas trop ce qu’il cherchait, mais s’attendait à plus impressionnant qu’un teint platine.

"Hey, toi. Faut que je te parle... J’te paie un verre où tu veux, mais il faut qu‘on cause."

Sans avoir l’être entreprenant ou froid, Aaron savait qu’il avait beaucoup de chance de se faire jeter. Ses mains de chaque côté de ses hanches et ses cheveux légèrement en bataille après avoir chercher l’inconnu durant tout ce temps. Sans en prendre conscience, son attitude quasi-autoritaire et la proximité qu’il se permettait pouvait passer pour menaçant. L’hôte ne contrôlait pas tout de sa nouvelle nature, mais l’Ar-kaim s’attendait à tout moment devoir répliquer et s’éloigner de l’être qu’ils avaient approché.

Baal, Onirim Nombre de messages : 42 Date d'inscription : 02/03/2009

Nikolai soupira. C’était ce genre de long soupire déchirant que pouvaient laisser échapper les condamnés à mort, ou les adolescents forcés de faire le ménage de leur chambre. Il aurait préférer éviter toute forme d’interaction, préférant se limiter à l’observation passive. Il n’avait pas besoin d’entendre ses jérémiades de pseudo-immortel, ni même de savoir quel était son nom ou ce qu’il pensait être. L’observer lui suffisait pour l’instant. Peut-être est-ce que de voir ce qu’était sa vie quotidienne l’aiderait à comprendre l’existence même de son fils? Non, il en doutait. Ces immortels semblaient, pour la plupart n’avoir aucune conscience de leur nature, magique ou non, en fait, ils étaient de simples humains, avec les mêmes préjudices et les mêmes attaches, en attente de la prochaine vie. C’était ce qu’il avait comprit. Bon, il avait cette fâcheuse habitude de couper à l’essentiel, mais ça faisait de lui le genre de subordonné dont on voulait absolument, et son absence de morale le rendait presque invulnérable à toute forme d’attaque.

Mais cela n’importait pas, car dans cette foule il n’était qu’un homme, certes un peu excentrique, au regard profond, posé sur une personne. D’un autre point de vue, il aurait pu sembler être intéressé par cet étranger, mais ce n’était pas cela qui guidait son regard sombre, non c’était cette nature infiniment plus complexe et le lien invisible qui les unissait, celui du feu, de la lune et même de la lune noire, ces fils tissés comme une énorme tapisserie d’une grande beauté, mais absolument invisible. La beauté de l’invisible.

Néanmoins il soupira, comme agacé par cette situation. « C’est pas parce que tu me le demandes que je vais le faire, je vais le faire parce que je suis curieux, pas parce que tu es curieux… en fait ta curiosité ne sera probablement jamais satisfaite, en fait peut-être que oui, je ne suis pas trop sûr… ce n’est pas ce qui compte, dans ma vie tu n’es qu’une fraction de seconde, une illumination subite qui disparaitra, comme le reflet du soleil sur le hood de cette voiture-là… alors tu satisferas ma curiosité, je vais te poser des questions et t’écouter, probablement sans te répondre, mais au moins je te jugerai pas, pis après tu vas partir et retourner chez moi, t’auras même pas mon nom, enfin je pense pas… t’auras certainement pas mon vrai nom, puis tu vas t’en retourner, ben loin… et on se verra probablement pu jamais et voilà! C’est comme une rencontre avec une fille trop belle pour toi dans un bar, j’imagine… tu sais tu la regarde, mais elle te regarde pas, puis tu vas tenter de la satisfaire en donnant tout, vraiment tout… pis elle va être comme, meh, ça va là… puis le scénario se ressemble… ou ça pourrait être un gars, je sais pas… » C’était incroyable le nombre de chose que cet homme pouvait dire sans vraiment dire quoi que ce soit, il sautait du coq à l’âne et parlait comme s’il était dans sa propre petite bulle, dans ses pensées. Nikolai finit par ajouter calmement : « Alors ou amènes-tu ton petit pétard de la matinée? »

Il attendit patiemment, ne connaissant pas particulièrement la ville et ne sachant ce qui s’y trouvait. Étant au Royaume-Uni à nouveau (enfin) il avait espoir de trouver un pub ouvert, mais le choix, judicieux ou non, que ferait cet homme à cet instant influerait probablement sur la fin de la conversation, et sur tout ce qui en découlerait.