Chinatown

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Gabrielle avait décidé, par respect pour le simulacre qui l'accueillait, de continuer les études entreprisent par celle-ci. C'est pour ça que par un bel après-midi, elle se retrouva à déambuler dans le quartier asiatique. Les effluves des échoppes, les visages, les magasins de vêtements ou bien encore de meubles venant de toute l'asie, tout cela lui était familier et elle trouvait tout formidable. Elle ressentait la passion qu'avait eu son simulacre pour cette partie du monde et souriait. Elle se déplaçait toujours vivement, nerveusement, mais semblait d'une humeur aussi vive que joviale, presque hystérique...Elle notait frénétiquement tout un tas de choses dans un petit carnet, semblant faire attention à rien et à tout en même temps.

MAE avait été occupé depuis les derniers mois. Le changement de band avait créé tout un émoi parmi leurs fans, mais les choses s’étaient replacées. Ce n’était pas comme si les anciens membres du groupe s’étaient quitté en mauvais termes, mais mort d’un des membres avait été difficile à gérer et avait provoqué quelques discordes, mais après plus de six mois, les choses allaient beaucoup mieux. Il aviat donc décidé de passer un peu de temps loin de ses amis, mais surtout, de venir voir cette contrée qu’il adorait tant. Il avait pris plus d’un mois de congé. Il avait passé une semaine à Paris avant de venir trois semaines au Québec, profitant du fait que l’hiver était ENFIN fini et qu’il n’aurait pas à s’en faire pour ses vêtements et il pourrait se promener librement sans avoir peur de se casser la cheville sur un bord de trottoir mal dégagé.

Il était arrivé le vendredi matin, vers sept heures, et avait profité de la journée pour aller squatter chez son ami Damien. Il était bien content de passer du temps avec lui, mais pendant qu’il travaillait ou faisait ses commission ou dieu sait quoi, MAE se donnait la chance de visiter la ville à nouveau, sans la neige et sans le froid. Ce serait probablement beaucoup plus agréable.

Son look contrastait avec les hommes d’affaires et les épiciers qui se promenaient habituellement dans le petit quartier chinois de Montréal. Il avait cependant vu deux filles qui posaient en Gothic Lolita sur une pierre sur la rue principale. Elles n’étaient pas asiatiques, mais il prit une photo malgré tout, pour la montré à Kai, qui le répondrait sûrement quelque chose d’obscène. Il avait passé quelques minutes à leur parler avant de continuer son chemin en regardant ce que vendaient les commerçants sur le bord de la rue.

Il portait des bondage pants avec une jupette sur le haut, et des talons épais et hauts et un chandail bondage serré. Il avait gardé les manches et les leg warmers malgré la chaleur de l’été. Il était penché sur un comptoir et regardait les bagues avec du jade dessus, pour tenter d’en choisir une pour sa mère. Il se disait que ça lui ferait un beau souvenir de Montréal, surtout ces jolies bagues artisanales.

Il ne remarqua même pas la fille qui le regardait comme s’il était une étrangeté de la nature. Lui qui était penché sur un comptoir en train de choisir une bague pour femme, habillé avec des vêtements que des occidentaux considéreraient comme féminins, avec des percings un peu partout, un maquillage léger et des verres de contact, un air de tueur. Il décalait totalement du paysage, mais cela lui était guère, car même en décalant, personne ne le connaissait ici, ou presque.

Il finit par se tourner lentement vers elle, voyant qu’elle prenait des notes, et son regard. Il se contenta de lui faire un simple sourire avant de dire dans un français plus que boiteux.

« Bonne… djur? »

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Gabrielle avait remarqué l'allure du jeune homme, forcément il ne pouvait pas passer inaperçu, tout comme elle d'ailleurs mais c'était bien le cadet de ses soucis. Elle observait les allées et venues, les types de magasins et ceux qui les tenaient. Pour le moment elle n'avait pas besoin de plus pour continuer le travail déjà bien entamé par l'Humaine dont elle avait pris l'apparence.
Rapidement, elle dessina un croquis du jeune homme devant la boutique de bijoux, plongeant dans les souvenirs de son simulacre elle se dit qu'il devait être probablement japonais, beaucoup avait cette allure là-bas. Elle sourit et continua son croquis, ne faisant pas attention au fait que ce fameux jeune homme pouvait être gêné par les regards insistant qu'elle lui lançait, elle était dans son monde.
Alors lorsqu'il lui adressa la parole elle en fut surprise, néanmoins un large sourire se dessina sur son visage.

Elle tenta le tout pour le tout et lui répondit : "Konichiwa !" de sa voix grave et rocailleuse, étonnante dans ce corps si frêle, puis continuant en japonais.
"Excusez-moi si mon attitude vous a importuné, je ne souhaitais que dessiner l'instant...pour mon étude"
Elle lui montra son carnet où un croquis du jeune homme était dessiné d'un trait nerveux mais sûr.

MAE l’avait regardé un moment pendant qu’elle dessinait. Elle aussi sortait du lot, pour différentes raisons. S’il était une chose, il n’était pas un fou et s’était bien renseigné sur cette ville avant d’y venir auprès de son supérieur. Malgré tout, elle avait un air candide et elle était mignonne, dans le sens large du terme alors il évita d’y penser haussant des épaules. Tels les supers héros, il devait vivre normalement durant la journée, ce qui impliquait sûrement de faire connaissance avec cette jeune femme. Il avait mis de côté l’histoire de sa bague pour concentrer son attention sur l’asiatique qui avait fait un croquis de lui. C’était un joli croquis de lui, malgré tout, il en avait vu des meilleurs et de bien pires, mais cela n’importait pas.

Il la regardait mais finit par s’approcher en souriant. Il était vraiment petit, à peine plus de cinq pieds, il avait quelques kilo en trop, mais c’était encore très esthétique. De plus près son âge paraissait un peu plus, il n’était pas jeune contrairement à ce qu’aurait pu croire quelqu’un qui ne conaissait pas les asiatiques, mais elle semblait s’y connaitre. Son visage était enfantin mais ses traits étaient matures, il ne vieillirait plus, et c’était le cas de le dire.

Il soupira doucement et pencha la tête sur le côté avant de lui faire un petit signe de main, encore quelque chose de très enfantin. Il était encore jeune dans sa tête, façon de parler. La voix de la jeune femme l’avait pris de court, il ne sut quoi dire pendant un instant mais finit par hausser des épaules.

Il reprit en japonais, d’un ton assuré. Il parlait à une vitesse fulgurante, il avait l’habitude de devoir parler beaucoup (et pour quatre) dans ses entrevues, car les autres membres du groupe ne parlaient pas tant que ça, et il était en quelque sort leur ‘frontman’.

« C’est un joli dessin, tu as du talent… moi le dessin c’est pas vraiment ma force. » Un autre haussement d’épaule. Il ne dessinait peut-être pas mais il ne donnait pas sa place pour le chant et la musique, et autres choses… « Tu devrais m’en envoyer une copie, j’aime bien garder des souvenirs de mes rencontres. Qu’est-ce que tu étudies exactement? »

C’était une question valable. Il pouvait bien se demander dans quel groupe d’âge il venait de se faire embarquer, car il ne se casait clairement pas dans les 18-24. C’était évident selon lui, mais beaucoup de japonais ne pouvaient deviner son âge, et avec raison, car il semblait figé dans le temps à l’âge très flatteur de vingt-quelques années.

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Gabrielle l'avait regardé s'approcher et avait répondu à son signe de la main de manière vive, avec un sourire avenant. Il lui sembla plus âgé vu de près, sûrement la trentaine. Les yeux de son simulacre étaient habitué à deviner l'âge des asiatiques qui avait toujours la chance de paraître beaucoup plus jeune. D'ailleurs, qui aurait donné 24 ans à la jolie poupée qu'elle était ?

Une fois le jeune homme à sa hauteur, elle se concentra pour comprendre ce qu'il disait, le débit était rapide. Néanmoins, elle faillit avoir un mouvement de recul, l'odeur d'humus, de feuilles en décomposition et de terre, qu'elle dégageait pouvait surprendre le jeune homme mais elle se souvint que cela n'avait guère d'importance dans un monde où une multitude de parfums étaient créé, pourquoi pas celui-là après tout...
Elle hocha la tête énergiquement lorsqu'il parla de lui envoyer une copie. Ses doigts noueux, arthritiques, lui tendirent le cahier pour qu'il y jette un oeil de plus près.

"J'étudie les population asiatiques et leur intégration au monde occidental, c'est le sujet de ma thèse. Vous venez de quelle ville du Japon ?"

Sa question aurait pu être posé avec douceur, mais le son de sa voix faisait penser aux frottement de gros cailloux entre eux, alors elle agrémenta le tout d'un sourire aimable.

La voix de la jeune femme était vraiment perturbante pour une personne relativement normale. Mais au fond de lui, le Magister espérait qu’elle ne s’adressait pas à trop de gens de cette façon. Elle semblait être sociable, mais il était difficile de cacher ses origines avec une voix ainsi. Elle cassait avec l’image de la belle petite fille, et MAE savait que certains humains se montraient plus suspicieux que d’autres. C’était normal. Mais il n’en dit rien et il se contenta de sourire, car l’un de ses grands avantages sur les autres membres de son ordre était de pouvoir passer pour la personne la plus douce et la plus stupide au monde en un seul battement de cil.

Il la regarda pensivement pendant un instant, car il la trouvait très étrange mais finalement il se contenta d’un hochement de tête. Il ne perdrait rien à aider cette jeune femme dans sa thèse, mais il ne pensait pas lui être de grand secours.

« Je suis né à Hakodate en Hokkaido. » Un simple haussement d’épaules. Il n’avait pas à donner son nom ou son âge, qui faisait parti du plus grand secret professionnel du monde de la musique. Il ne s’était jamais présenté sous son vrai nom, il n’avais pas d’amis d’enfance ou de parents pour en parler. Il lui parlait dans un japonais rapide, par habitude et parce qu’il n’en connaissait pas d’autre. « Mais quand mes parents sont morts, je suis venu habité à Tokyo, c’est là que je réside en ce moment. Je en suis que de passage à Montréal, je venais voir quelques amis et voir la ville en été parce qu’en hiver… c’est très froid! »

Il frissonna juste d’y penser. Lui qui avait tenté de se promener avec ses bottes à talon dans la neige, il avait découvert que ce n’était pas une très bonne idée. Mais le froid lui avait glacé les veines et il n’était pas convenable pour un chanteur d’attraper une grippe juste avant un show.

« Je ne suis pas intégré dans les cultures occidentales du tout, mais j’ai une fascination pour la langue française que je trouve très belle et qui sonne poétique, et j’aime bien le Québec, ça fait trrrrèèèèès différent de Tokyo! » Il ne savait pas si elle n’y avait jamais mis les pieds, c’était possible, mais c’était possible que non car son Japonais n’était pas parfait. Peut-être avait-elle été adoptée ou quelque chose.

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Gabrielle sentit qu'il l'observait, qu'il la jaugeait, suffisament discrètement pour qu'elle n'en soit pas gêné néanmoins. Elle se balançait d'un pied sur l'autre et nota rapidement ce qu'il lui disait.

"Oh si vous n'habitez pas ici cela change tout mais c'est pas grave ! Vous devez trouver tout différent vraiment, elle...j'ai visité le Japon une fois, pour un stage linguistique, très différent oui très...mais tout est différent, la diversité du monde, parfois des choses qu'on ne soupçonne pas, mais c'est ça qui est intéressant oui...intéressant, la richesse de la nature car tout est nature vous voyez ?"

Elle rit de son rire si étrange, elle savait que son discours était peu cohérent et qu'elle parlait de plus en plus vite, faisant certaines fautes de langage mais peu importe, c'était une belle journée et cet Humain, car il lui semblait que s'en était un, l'amusait avec son air plutôt sérieux. Elle aurait bien eu envie de le pousser un peu à bout, voir...juste voir ce qu'il avait à l'intérieur mais il lui fallait rester prudente, enfin le minimum syndical en tout cas.

Elle secoua la tête vivement, ses cheveux vert s'affolant autour de son visage blême et son regard se perdant sur la foule... son sourire s'estompa.

"Le problème vous voyez c'est la tolérance...c'est ça le problème"

Elle le regarda de nouveau, souriant pleinement une nouvelle fois.

"Vous vous appelez comment ?"

MAE cligna très lentement des yeux. De la façon qu’elle parlait, il devinait de façon plus ou moins instinctive ce qu’elle était en vérité. Cela ne le dérangeait pas trop, car il savait qu’elle ne voulait de mal à personne présentement, de toute façon, si ça avait été le cas, les Templiers auraient bien certainement fait quelque chose. Mais qu’importait, cette fille l’amusait, elle était différente de la plupart des gens qu’il avait rencontré à date car elle semblait porter un intérêt véritable sur les humains, mais il ne baisserait pas entièrement sa garde, car il savait que certaines arcanes tentait de faire des rapprochements du genre pour leur profit personnel.

Il se contenta d’un grand sourire et d’un haussement d’épaules. C’était bien vrai que le Japon était une belle contrée, tout comme la Chine, peut-être ses deux endroits préférés dans le monde. Cependant, les gens étaient très froid dans ces deux pays, comme s’ils doutaient toujours de quelque chose, et MAE savait pertinemment qu’il était pareil.

« C’est bien vrai que le Japon c’est beau et que la nature y est superbe. Êtes-vous déjà allée au mont Nikko? Je suppose que non… Enfin, c’est pas grave. »

Il parlait très joyeusement, ignorant complètement les gens qui passaient autour, comme s’ils n’existaient pas et que son monde était présentement fixé sur cette jeune fille aux cheveux verts. C’était particulier, il n’avait jamais essayé de vert sur lui-même, et il avait pensé que cela ne serait pas très esthétique sur des asiatiques mais pour elle c’était bien différent. Cela lui allait comme un gant, cela faisait partie d’elle.

« C’est vrai que ce n’est pas tout le monde qui est tolérant et c’est bien dommage, mais c’est la vie et on ne peut pas changer les gens et leur mentalité. » Il le savait bien. Quand il venait ici, il s’ennuyait des japonais qu’il le regardait comme un égal sans regarder ce qu’il portait. En fait, ils regardaient seulement son poids, car il était un peu plus lourd que la moyenne des asiatiques. « Je me nomme MAE. Et vous?»

C’était bien entendu un surnom, mais il ne donnait jamais son véritable nom. Même sur ses cartes de crédits il portait le nom MAE, mais pas sur son certificat de naissance. Il était MAE, cela faisait longtemps que l’autre nom était mort, avec sa vieille personnalité.

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"Gabrielle ! " s'exclama-t-elle joyeusement, remarquant que le jeune homme semblait plus détendu.

Puis semblant devancer une question à laquelle elle son simulacre était habitué

"Ce n'est pas un prénom japonais, même si ce sont mes origines. Ma mère était française et vous aviez raison c'est une langue magnifique oui...magnifique..."

Elle regardait tout autour, suivant du regard un chat qui passait, se tournant pour regarder un homme à la démarche claudicante ou une femme bien trop court vêtue.

"Montréal...les hivers sont froids, très froids"

Elle semblait refaire la conversation dans sa tête tout en la continuant et en répondant à des questions ou des affirmations faites cinq minutes avant. C'était pour le moins déroutant.

Elle le regarda de nouveau et pencha la tête sur le côté.

"Les choses changent, tout le temps, constamment."

Elle se plaça à côté de lui et pointa son doigt noueux sur un homme

" 1, 2, 3, 4" compta-t-elle. "Chaque seconde qui passe rapproche de la dernière"

Puis elle éclata de rire, un rire particulier, un son de gravier qu'on malaxe.

MAE avait l’habitude des gens étranges. Juste à regarder son cercle de fréquentations et d’amis, on pouvait comprendre qu’il ne vivait pas avec des gens communs. En fait, l’état de normalité n’avait aucun intérêt pour lui, il préférait la surprise et l’excentricité, et de loin. Mais cette fille, il n’avait jamais vu de fille comme ça. Elle déparlait constamment et ne semblait pas être capable de suivre un train d’idées très longtemps, ce qui pouvait rendre la conversation avec elle très ardue. Elle se serait probablement bien entendue avec Kai, mais Kai était très loin en ce moment.

Il la regarda encore une fois avant de rire doucement. Il avait connu l’hiver froid. Pas très longtemps mais il avait déjà donné durant son premier voyage à Montréal. Il avait eu la brillante idée de venir dans le mois le plus froid, mais il avait somme toute aimé l’expérience. Au moins, cela le préparait au pire.

« Oui je suis déjà venu ici pendant l’hiver. C’est vraiment différent et les gens ne sont pas aussi sympathiques, peut-être parce qu’ils sont trop occupés à geler. Mais j’aime bien l’été ici. Je passerais mes étés ici et mes hivers au Japon, bien entendu c’est pas vraiment possible. »

Il avait une vie et un band, et il aimait trop la musique pour se passer de ses amis. Il aurait pu venir en voyage prolongé, mais il aurait dû abandonner ses concerts et ça lui aurait fait plus de peine qu’autre chose au bout du compte. Puis il y avait les R C. Même s’ils étaient actifs à Montréal, ils se trouvaient en terrain d’hégémonie Synarque, ce qui le laissait très peu de jeu et de liberté. Ils ne pouvaient mener à terme leurs projets dans cette ville qui était déjà contrôlée par quelqu’un d’autre.

Il regarda encore uen fois autour, ses yeux de couleurs différentes scrutant les personnes présentes. Il ne cherchait pas des immortels, il ne se cherchait pas des enemis, il était seulement curieux, car même ici la culture asiatique était vue sous un angle donné. Il était peut-être le plus ce que certains occidentaux s’attendaient à voir en un petit asiatique en vitesse, cela expliquait peut-être qu’il se fasse prendre en photo par certains passants. Il doutait que la renommée de son band ait traversé les océans, mais cela lui aurait certainement fait un velours au cœur.

« Je n’ai aucune idée de quoi tu parles. » Au moins il était honnête. « Mais c’est vrai que le français est une belle langue. J’aimerais pouvoir le pratiquer au Japon, mais c’est pas si facile que ça de trouver des gens qui parlent bien français là-bas. »

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Elle se tourna vers lui, le regarda et pencha la tête sur le côté, son regard était amusé et bien qu'elle sembla l'écouter, elle paraissait loin comme si milles autres idées s'entrechoquaient dans ce qui lui servait de tête.

"Moi je parle Français, et anglais, japonais, vietnamien, coréen, espagnol...les langues...c'est l'âme d'un peuple. Oui son âme !"

Elle souriait de ce qu'elle disait et repensa à une des lectures de son simulacre, une phrase qui l'avait marqué. On peut voir le degré de civilisation d'un peuple au nombre de synonyme qu'il a pour les mots guerre et amour. Oh c'était une bêtise, cela ne mesurait pas le degré de civilisation et tout anthropologue avait le poil qui se hérissait en entendant cette phrase au relent nauséabond d'évolutionisme, mais ce qui était vrai c'est que les mots décrivent l'environnement et l'importance de certaines caractéristiques que donne un peuple à celui là ou à certains évènements. Plus de 25 mots différents pour dire neige chez les Inuits...qui dit mieux ?

Elle recommença à se balancer d'un pied sur l'autre.

"Je suis encore un peu perdue ici, ce n'est pas la première fois que vous venez n'est-ce-pas ? Vous êtes là pour quoi en ce moment ?

Le japonais soupira doucement. Il ne savait que dire à cela. Il parlait quelques langues, certes, mais elles ne lui servaient pas couramment, ce qui faisait qu’il oubliait souvent. Il n’était pas très doué pour cela, il avait d’autres talents, de toute façon, mais il se sentit un petit peu gêné.

« Je parle hum… japonais, anglais… l’ancien japonais… puis… l’allemand, et je dabble en français et en mandarin, mais je parle généralement en anglais ou en japonais, alors mes autres langues ne me servent pas tant que ça. »

MAE haussa des épaules. Il avait beau se demander à quoi ça lui servait de parler toutes ces langues, il se rendit compte que lui aussi ça le fascinait un petit peu. C’était bien normal qu’il puisse se débrouiller considérant sa position, et qu’il avait souvent à faire à des agents étrangers, mais il n’était pas vraiment du genre à essayer d’apprendre tout plein de langues juste pour le fun. Il se souvenait d’une fois qu’il avait eu à chanter une chanson en espagnol et ça avait été la chose la plus dure au monde, c’était une des rares fois qu’il aurait aimé pouvoir apprendre rapidement une langue et s’en servir correctement. Ce ne fut qu’avec un sourire et un léger soupire qu’il se remémora cet événement un peu triste au fond, mais il avait réussit, par quelque miracle, à ne pas insulter qui que ce soit.

Il regarda la jeune femme, pensif. Elle ne pourrait compter sur lui pour lui faire visiter la ville, il n’était venu qu’en hiver pendant quelques semaines qu’il avait majoritairement passer à l’intérieur, en paix. Il avait certes visité un peu la ville, mais tout lui semblait si différent maintenant que les arbres avaient des feuilles et les rues des trottoirs.

« Je suis seulement venu une fois pendant l’hiver pour visiter un ami. Je reviens le visiter et visiter la ville en même temps… et puis je me dis que ça serait bien de chercher un petit contrat pour mon band, même si on vient du Japon on a l’argent pour faire le voyage… j’ai quelques amis ici qui veulent voir un spectacle. »

Il lui sourit simplement. Il n'était pas très impressionnant et à part pour une personne qui avait des connaissances aiguisées du domaine, il était difficile de reconnaître MAE comme un chanteur très connu. Certes, les japonais le regardaient et l'arrêtaient parfois dans la rue, mais en Amérique du Nord, il se complaisait généralement dans l'anonymat de ses visites.

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"Vous devriez voir avec les organisateurs de soirées dans les universités, les étudiants aiment la musique et avec votre look vous attiseriez la curiosité"

Puis elle pensa qu'elle aussi avait un drôle de "look"

"Moi je chante pas, avec ma...enfin mes problèmes de laryngite à part du Death Metal le choix serait vite limité"

Elle lui fit un grand sourire amusé, avant de regarder de nouveau autour d'elle.

"J'ai vu sur un plan qu'il y a une boutique ésotérique qui vend des porte-bonheur et des talismans..." elle se gratta la tête "...mais je m'y connais assez peu et pourtant c'est important de voir ce qui s'exporte et s'installe au niveau spiritualité dans la communauté asiatique...Vous m'accompagneriez ? Peut-être pourriez-vous m'aider..."

Elle avançait à pas de loup avec le jeune homme, si c'était un profane elle ne voulait pas le choquer et si il était...autre chose...elle finirait bien par le savoir.

MAE pencha la tête sur le côté, il avait déjà fait le tour de quelques universités et cafés étudiants, mais il aurait besoin d’un peu de temps pour avoir les réponses. Heureusement, il savait qu’ils avaient énormément de talent et ne s’inquiétait pas outre mesure pour cela, ils auraient leur petit contrat, et il en connaissait une qui serait très heureuse. Il soupira doucement et regarda de côté dans la rue, pour voir dans quelle direction ce petit magasin pouvait être. Il ne avait entendu parler lui aussi, par un des gars dans son band, mais il ne se souvenait pas sur quelle rue c’était, peut-être que de voir le nom sonnerait familier à son oreille.

« Eh bien je peux t’aider à le trouver, mais je ne suis pas sûr de réussir à pointer le bon endroit. Sinon, on peut faire toutes les boutiques jusqu’à ce qu’on la trouve, c’est pas comme si le quartier chinois c’était bien grand. »

Il eut un sourire très large et se mit à marcher dans la direction sud, au hasard, comme beaucoup de choses qu’il faisait, il n’y pensait pas d’avance. MAE suivait Gabrielle sans trop de difficulté malgré ses petites jambes. Il se dit que le mieux c’était de faire toutes les boutiques, en excluant les restaurants. Ce serait un peu long, mais il avait bien du temps à tuer cet après-midi là, comme personne ne l’attendait vraiment à la maison ou ailleurs.

« Mais tu as peut-être d’autres talents musicaux, il n’y a pas que le chant dans la vie, tu sais… » Il lui fit un doux sourire, sans plus. « Tu sais moi je ne peu pas vraiment jouer d’instrument, mais j’ai un ami qui est capable de chanter et de jouer de pleins d’instruments en plus, c’est vraiment cool, mais bon on peut pas tous être comme ça. »

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Gabrielle avait suivi, sautillant par moment et surtout s'arrêtant devant TOUTES les boutiques et touchant à tout ce qu'elle pouvait sur les étalages, s'attirant les regards mécontents des vendeurs à qui pourtant elle faisait de grands sourires. Elle ne semblait pas se rendre compte que son enthousiasme débordant la faisait passer pour mal-élevée.

"C'est gentil de m'aider à chercher en tout cas ! Quatre yeux valent mieux que deux ! Mais tu sais, vraiment je n'ai pas de talents pour la musiques sauf pour taper sur un tambour mais il faut faire attention"

Elle s'arrêta devant Mae et le regarda droit dans les yeux, l'air sérieux, très sérieux d'un coup.

"Les transes peuvent survenir comme ça" #en claquant des doigts# "Et après il arrive des choses étranges !"

Elle rit encore de son rire rocailleux et grave avant de reprendre la route en sautillant à moitité.

MAE la suivait sans vraiment s’en faire pour les commerçants. Il la laissait faire car elle l’amusait, et un peu parce qu’il avait la tête ailleurs. Il la regardait de plus ou moins loin, s’assurant qu’elle ne se mette pas dans quelque pétrin avec des gens qui pouvaient vraiment poser problèmes. Le japonais trouvait très étrange de penser qu’il se trouvait présentement dans un territoire des R C, que ces gens en étaient probablement et pourtant qu’ils n’avaient vraiment rien en commun. Il ne s’arrêterait pas à ces différences, mais il toruvait amusant de regarder les gens aller, de sembler fâchés par la moindre petite fille qui passait dans le coin et qui touchait les bidules qu’ils choisissaient d’exposer sur le bord de la rue. C’était ridicule.

Il se pencha après un instant pour regarder un des petits comptoirs. Il y avait toujours cet homme, dans le quartier chinois de Montréal, qui jouait avec une grenouille en bois. Le bruit se faisait entendre sur toute la rue. C’est donc sous le son de cette grenouille que les deux jeunes gens se promenaient tranquillement, sans noirceur dans le cœur. Lorsqu’elle s’arrêta pour le regarder dans les yeux, MAE regarda la jeune femme qu’il accompagnait sans savoir quoi dire mais finalement il lui sourit très doucement, continuant à parler dans un japonais tout à fait impeccable.

« Oh… oui d’accord, je vois. » Elle l’avait tiré de ses pensées, mais en comprenait pas trop de quoi elle parlait. Elle aussi semblait penser à voix haute, ou oublier de partager ses pensées avec les autres. « Regarde, ce ne serait pas par-là? »

Il pointa une petite boutique un peu en retrait entre deux autres bâtiments. En fait ce n’était qu’un escalier qui menait à un second plancher, mais la description semblait correspondre avec ce que cherchait Gabrielle comme emplacement. Ce n’était pas comme si le quartier chinois était très grand, alors ça ne pouvait pas être bien loin. En plus c’était juste à côté de la petite boulangerie du quartier chinois, et MAE se laisserait probablement tenter par une brioche à la noix de coco ou quelque chose du genre, mais il devrait tenter tant bien que mal de résister. Il ne put s’empêcher de se regarder, un peu triste et amer de son propre poids, mais il se força à penser à autre chose pour le moment. S’arrêter pour un Bubble Tea et une brioche ne l’aiderait certainement pas.

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Gabrielle tapa dans ses mains, toute contente.

"Oui !! ça doit être là !"

Les pupilles de ses yeux étaient dilatées, plus le temps passait et plus elle apparaissait excitée, une nervosité joyeuse mais de plus en plus incontrôlable coulait dans ses veines. Elle en avait conscience et aurait payé cher pour arrêter le processus ou finalement retourner juste chez elle, mais la dernière fois elle avait souffert le martyr de ne pouvoir être dehors et avait faillit faire ce que les humains appelait une crise de claustrophobie. Alors cette fois-ci elle était sorti.
Elle regarda Mae. Elle n'aurait peut-être pas dû l'entraîner avec elle, mais sa compagnie était agréable. Elle lui prit le bras, en fait, elle s'accrochait à lui comme à une bouée qui la retiendrait dans la réalité. D'ailleurs la respiration de la mandragore était rapide, plus rapide que la normale malgré ses efforts pour se calmer.

"Allons-y !"

Mais ses yeux se posèrent sur la vitrine de la boulangerie, elle lâcha le bras du jeune homme et c'est presque en courant qu'elle alla s'écraser contre la devanture, les deux mains posées sur la vitre et regardant tout ce qu'ils vendaient et qui avait l'air si délicieux de ses yeux écarquillés d'excitation...

MAE devait subir le combat entre son éternelle gentillesse et ses propres problèmes, mais finalement il se contenta de sourire en suivant la fille de près. Il ne voulait pas la perdre de vue, elle avait l’air du genre de fille à s’attirer des problèmes sans le vouloir. Même si le japonais n’était pas si différent au final, il se disait qu’à deux il y avait moins de chances que ça finisse vraiment mal pour un comme l’autre. Il se laissa traîner vers les bâtiments mais finalement il regarda la porte de la boulangerie, suivant le regard de la jeune asiatique et il finit par flancher. Il ouvrit la porte pour la laisser entrer en premier avant de la suivre dans le petit commerce.

Dans l’air il y avait une odeur de pâte fraiche, celle des beignets trempés dans de la cannelle et celle de la noix de coco. Il y avait quelques petites tables amassées dans le fond de la boutique pour ceux qui voulaient manger sur place. Même si les murs étaient trop roses, on l’oubliait rapidement quand on marchait entre deux rangées d’étalages de biscuits et autres. Le jeune homme n’arriva pas à retenir un grondement de son ventre, lui rappelant qu’un régime à base de poivron n’était peut-être pas exactement bon pour lui, mais il n’en dit rien. Il se contenta de regarder Gabrielle qui semblait découvrir l’environnement, comme si elle n’avait jamais vu de ses yeux une petite pâtisserie familiale.

« Oooh… ca me donne tellement faim d’être ici… » Son visage fit une petite moue, ce qui était étrange avec l’air si dur et méchant qu’il avait depuis le début à cause de son maquillage et de ses verres de contact. Il soupira doucement et il finit par aller se chercher un petit cabaret et de prendre dans un assiette une boule de noix de coco. Il la ramènerait à Damien, qui lui en ferait manger la moitié, ainsi le monde aurait un sens à nouveau et il serait bien. « Est-ce que tu veux quelque chose? »

Il n’était pas pressé mais cet endroit le rendait mal à l’aise. Il détestait les régimes et tout ce qui s’y rapprochait, et il aurait aimé avoir la constitution d’Akira et d’être mince peu importe ce qu’il mangeait, selon ses envies. Mais il n’était pas comme ça, et s’il pouvait contrôler son âge, il n’arrivait pas à contrôler son poids. La vie était tellement mal faite.

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Gabrielle regardait partout autour d'elle manquant de peu de renverser des choses sur les étalages, de percuter des chaises ou des gens. Oui elle découvrait l'endroit et l'odeur de pâte lui donnait envie de dévorer. Elle prit trois beignets.

"Si tu as faim manges !" lui dit-elle tout simplement, comme une évidence. "Moi je prends des beignets ils ont l'air délicieux"

Puis elle se précipita vers la caisse et régla le tout, ainsi que l'achat de Mae sans même lui demander son avis avant de repartir telle une tornade.
Elle attendit Mae dehors, croquant dans le premier beignet avec avidité. Lorsqu'il sortit à son tour elle lui tendit un des beignets.

"Mmm c'est délicieux. J'en ai pris un pour toi d'ailleurs ton ventre a fait un tel bruit qu'on aurait dit qu'il abritait un animal !"

"Non ça va, je suis un régime en ce moment et je ne peux pas me permettre de manger ces choses là, mais c'est gentil de l'offrir." Le concept de régime pouvait aprraître abstarit pour un immortel mais pour un garçon comme lui qui était initié et qui devait se garder en forme c'était difficile d'être toujours le petit gros parmi son groupe, tant son groupe d'ami, que dans son groupe de musique et que dans sno groupe dans les R C. C'était peut-êre un peu stupide et bien certainement pas très glorieux comme façon de penser mais il vivait dans un pays où tout le monde était petit et agréable à l'oeil alors que lui, bien... il ne s'aidait peut-être pas avec toute sa métallerie dans la face, mais enf ait sa faissit partie de son charme.

"De toute façon, mon ami va me faire manger a fond ce soir alors jev ais esayer de me garder un petit peu de place." Il rougit tout de même au commentaire sur son ventre, il ne faisasit pas exprès mais ilfa isait sno possible pour garder son apétit en laisse. "Je suis content que ta visite de place."